Vision Mind Mapping Stéphane Trébucq

par admin_ext

Dans le cadre du débat sur la “vision du Mind Mapping” voici la réponse de Stéphane Trébucq, maître de conférences en sciences de gestion, Université de Bordeaux.

Quelle est votre définition du Mind Mapping et comment l’utilisez vous ACTUELLEMENT?

Le « mind mapping » consiste selon moi à coucher sur le papier, avec la forme d’une arborescence, et d’un arbre, ou de ramifications et de liens, des connaissances. Il serait peut-être présomptueux de croire que l’on arrive à accoucher de tout ce que l’on a en tête (mind) ou à l’esprit, tout simplement parce que l’exercice prend du temps, et qu’il n’est pas toujours facile d’isoler ses pensées.
Cependant, cet exercice semble vraiment utile pour progresser. Il requiert cependant une certaine habitude, et un environnement favorable à ce type de méthodologie.

Comment pensez-vous que sa pratique va évoluer dans le futur à moyen (5 ans) et long terme (10 ans) ?

A mon sens, les outils du web 2.0 et du cloud ont considérablement fait évoluer les pratiques au cours de ces dernières années, et les innovations futures du web sémantique sont porteuses de grands changements.
On attend avec impatience des agents intelligents pour mieux construire les cartes. Les outils devraient également arriver à être de plus intégrés.
Pour l’instant, il manque encore la création d’une vraie communauté de partage des mind maps, et la constitution d’une organisation structurée. Les techniques n’ont pas non plus encore un standard reconnu.
Les cartes mentales, les cartes conceptuelles, les cartes cognitives, les cartes causales … autant de techniques et de logiciels différents.
A plus long terme, on attend une vraie intégration et généralisation de ces techniques dans les cursus d’enseignement, avec également plus d’intelligence dans les outils d’assistance de création de cartes. Les cartes 3D devraient émerger, avec de vrais univers.
L’avenir du min mapping pose tout simplement la question de la structuration et la restructuration des connaissances, avec certainement des enjeux économiques. Car ce travail nécessitera du temps et des investissements.

Comment devront EVOLUER les editeurs de logiciel Mind Mapping?

L’un des défauts majeurs des éditeurs, à l’heure actuelle, est de ne pas disposer de conseils scientifiques, et de programmes de R&D scientifiques. Il faut certainement travailler sur deux axes. Le premier est de continuer à innover. Mais le second est de tester et d’éprouver l’efficacité des outils et des méthodes préconisées.
Les pouvoirs publics doivent également jouer un rôle, en incitant à des expérimentations pédagogiques, et à des dispositifs d’aide. L’économie de la connaissance ne peut émerger spontanément, ex nihilo. Elle a besoin d’une vision politique, et de politiques visionnaires.
Le mind mapping doit urgemment intégrer les innovations du cloud, du collaboratif, et les technologies de suggestions de cartes en lien avec les centres d’intérêt, via des tags, et de mise en relation avec des experts, ou utilisateurs avancés. Les outils doivent aussi disposer d’une couche sémantique capable de repérer l’originalité des cartes, leurs aspects atypiques, et novateurs.
Les fonctions de synthèse et d’agrégation des connaissances doivent également progresser, de même que la capacité à déduire des « règles » d’association.


L’equipe de Signos remercie Stéphane Trébucq pour sa contribution.